Lettrage manga
Le lettrage manga, c’est comme la bande-son d’un film. Lettrer une bande dessinée, c’est accorder une voix aux personnages, aux objets, à l’univers dépeint sur une page ou sur l’écran d’un smartphone. BD, romans graphiques, manhuas – peu importe. Tous ont besoin d’un bon lettrage pour donner vie à leur histoire. En revanche, leur format et leur genre vont influencer le style de ce dernier ; une série de comics de science-fiction n’aura ni les mêmes bulles, ni la même police de caractère qu’un webcomic romantique. Mais qu’en est-il du manga ?
Le lettrage d’un manga
Comme dit plus haut, lettrer une BD, c’est y insérer le texte. Or dans le cas des mangas, les auteurs ont souvent recours à des codes graphiques définis, plus ou moins utilisés selon les genres. En premier lieu, on peut citer l’omniprésence des onomatopées, qu’on retrouve absolument partout, et ce peu importe le genre de l’œuvre. Dans la langue japonaise, elles sont non seulement employées pour exprimer des sons, mais aussi des émotions, et selon certains mangakas, elles contribuent également à l’aspect visuel d’un manga, à la fois par leur design mais aussi par leur positionnement dans une case. Il s’agit d’un élément qui revêt une importance capitale lors du processus de lettrage. Où placer cette onomatopée ? Et celle-ci ? Quelle taille lui donner ? S’agit-il d’un bruit, d’une émotion ? Peut-on adapter sa police d’écriture à ce qu’elle est censée évoquer aux lecteurs ? Toutes ces questions démontrent l’importance du lettrage dans le processus de création d’un manga.
Outre les onomatopées, les mangas ont bien évidemment des bulles et des récitatifs, à l’image des BD franco-belges ou des comics. Le lettrage permet de les mettre en page de façon à ce qu’ils ne cachent pas le dessin et soient fluides à la lecture.
Traductions et adaptations
Pour tout ce qui concerne la traduction et l’adaptation d’un manga, le lettreur joue à nouveau un rôle essentiel. Si la plupart des maisons d’édition françaises ont décidé d’adopter le sens de lecture japonais (de droite à gauche), certaines font le choix de réorganiser complètement la structure des mangas pour que les lecteurs francophones puissent les lire de gauche à droite. Pour le lettreur, il va donc falloir modifier le « bullage » pour l’adapter à ce nouveau sens de lecture – tout en respectant l’œuvre d’origine, à la fois visuellement et textuellement parlant.
La différence entre les caractères japonais (kanji, hiragana, katakana) et l’alphabet latin constitue également une étape importante dans le travail du lettreur, puisqu’il va devoir trouver des polices de caractères qui retranscrivent l’aspect visuel de l’écriture japonaise d’origine.